UN PEU D’ATTENTION SVP !

Publié le par Kerdraon

Dans l’attention à soi, la difficulté est que lorsque le flot de la pensée apparaît, nous n’en sommes pas conscients . Au moment où nous en prenons conscience, ce flot a pris une telle force émotionnelle que nous avons des difficultés à l’observer.

Il nous faudrait un double de nous-même pour surveiller nos activités mentales et prévenir de l’arrivée du tumulte !

Supposons que la raison intervienne et qu’il nous soit possible d’observer. Nous fermons les yeux et nous suivons l’objet de nos pensées… Nous ne faisons alors qu’observer le stimulus extérieur des émotions et cette observation amplifie souvent la force du flot.

Pourtant, il est un moyen relativement simple de sortir de cette impasse qui consiste à observer une émotion abstraite séparément de la source extérieure qui la provoque. En effet, quand ces pensées/émotions apparaissent, elles s’accompagnent de deux phénomènes sur le plan physique :

-         La respiration perd son rythme normal et accélère

-         Une nouvelle sensation, sorte de réaction chimique, est observable sur une ou des parties du corps.

Il est donc plus facile d’observer les changements de la respiration et les phénomènes physiques l’accompagnant que les pensées/émotions abstraites.

Ces sensations vont nous prévenir, et en observant la respiration, on va s’apercevoir que le flot disparaît et que nous devenons plus attentif à l’ici et maintenant.

Nous avons affaire d’un côté aux pensées et émotions de l’esprit, de l’autre à la respiration et aux sensations du corps : deux faces dépendantes l’une de l’autre comme les deux faces d’une vitre.

Nous pouvons être conscients de notre respiration puis avec l’entraînement, plus tard être conscient de ce qui se passe à l’intérieur… sur l’autre face du miroir.

Il faut faire les expériences de la réalité de ces phénomènes physiques pour atteindre cette autre réalité.

 Il est aussi nécessaire pour aider la concentration et l’attention au physique et au mental ( les deux faces d’une même pièces ) de ralentir les mouvements de la relaxation dynamique. ( De même dans la marche, nous devons être attentif depuis la levée du pied jusqu’à la pose aux équilibres et sensations ).

Le temps d’appropriation, d’intégration des phénomènes est là essentiel; d’où l’importance des pauses

et des moments de prises de notes sur son carnet d’observation afin de mettre ces phénomènes en mémoire et de garder ainsi la porte de communication entre les deux réalités. Ce temps de ralentissement voire même d’arrêt est nécessaire pour ranger et mettre de l’ordre dans notre mémoire. La concentration exige un temps de ralentissement pour que tout notre être soit disponible à l’écoute des sensations . Il faut sauvegarder ce rythme au ralenti pour structurer les actions à venir, surtout à notre époque où tout s’accélère. Le temps humain n’évolue pas aussi vite que le temps artificiel, il sera pourtant et peut-être un atout pour notre avenir.

Prenons alors le temps de faire attention à nos sensations, à notre respiration, elle sont les clés de la porte qui mène à notre intériorité.

                                                              Joel Kerdraon

 

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